PARIS MATCH

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À notre époque où la plupart des chanteuses se font vendre comme des barils de lessive, Jasmine Vegas fait plutôt figure de baril de poudre. Cette explosive auteur-compositeur-interprète creuse, de concert en concert, un tunnel qui doit, en toute logique, finir par déboucher sous les sunlights du succès. 

 

New-Yorkaise naturalisée titi parisienne, Jasmine a réussi la plus désintégrante des intégrations en passant de l’underground américain à l’avant-garde hexagonale. Fuyant l’impitoyable Grosse Pomme qui menaçait de la croquer jusqu’au trognon, Jasmine a choisi d’émigrer vers la France, promue terre promise pour cette artiste en fusion, en manque d’effusions ! Ancienne styliste, elle s’est inventé un look fait de chic et de broc qui prend racine dans les années cinquante et pousse vers un futur tendance « Brazil ». Et avec elle, croyez bien qu’il faut se fier aux apparences ! Si, extérieurement, Jasmine se classe dans l’inclassable, musicalement, elle voyage en première.

 

Objet chantant non identifiable : Chantant en anglais, en français et en franglais, elle se balade de ballades irlandaises en folkloriques virées mégapolaires. Qu’elle soit technocraquante, rock’n râleuse ou bluesy musette, Jasmine Vegas est musicalement époustouflante. Bête de scène née dans les jungles urbaines, sauvagement sophistiquée, Jasmine ne ressemble à personne, et encore moins à elle-même !…

ALAIN SPIRA , Paris Match